mercredi 26 octobre 2011

Cancers et téléphones portables : y a-t-il un lien ou non ?

Aujourd’hui, cela reste un grand débat, surtout depuis que le « Livre blanc des incidences du téléphone mobile et des antennes relais sur notre santé » a été publié. En rappel, les quatre auteurs ont compilé de nombreux travaux sur ce sujet, et ont montré des effets particulièrement nocifs sur le système nerveux et le métabolisme cellulaire.

Qu'en est-il réellement ?

En parallèle, de nombreuses autres études ont également été menées pour en avoir le cœur net. Entre autres, l’on pourrait citer l’étude Interphone, réalisée par le Centre International de Recherche sur le Cancer (CIRC), entièrement financé par … un opérateur de télécoms. Ce travail avait porté sur plus de 6 500 patients atteints de tumeurs cérébrales dans 13 pays différents, dont l’Allemagne, l’Australie, le Canada, le Danemark, la Finlande, la France, l’Israël, l’Italie, le Japon, la Norvège, la Nouvelle-Zélande, le Royaume-Uni et la Suède. Et les conclusions de cette grande enquête étaient entre autres qu’il n’y avait pas d’augmentation du risque de cancers pour les utilisateurs de portables.

Une autre enquête avait déjà écarté ce lien

En effet, un travail réalisé par Danois entre 1982 et 1995 sur le même sujet avait déjà mis en évidence qu’il n’y avait aucune relation entre l’utilisation du portable et le risque de cancer. Ce premier travail a par la suite été prolongé par Patrizia Frei du Swiss Tropical and Public Health Institute de Bâle, qui a repris les informations de cette cohorte et les a réactualisées sur la période de 1990 à 2007. Cette fois-ci, 10 729 cas de tumeurs du système nerveux central (des gliomes et des méningiomes dans la plupart des cas) ont été recensés, sur une cohorte comportant 358 043 sujets. Cela étant dit, les chiffres retrouvés ont été similaires, donc statistiquement non significatifs chez les usagers de mobiles et les autres sujets, ajoute-t-elle.

Quelles conclusions peuvent-être tirées ?

Cette récente enquête, dont les résultats viennent d’être publiés la semaine dernière par des médecins suisses dans le British Medical Journal, a donc également montré qu’il n’existe pas de relation entre l’utilisation du téléphone portable et le risque d’apparition de tumeurs cérébrales. Patrizia Frei n’a également pas mis en évidence de risque particulier de voir se développer des tumeurs affectant les zones les plus proches de l’appareil. La durée d’exposition n’aurait pas non plus d’influence sur le risque de cancer. Cela étant dit, vu que l’étude est limitée à 13 ans, il n’existe donc pas pour le moment de donnée confortant l’existence ou non d’un risque particulier, lié à une exposition de plus longue durée.

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